Eglise SanvignesL’église de SANVIGNES est mentionnée pour la première fois au XIIème siècle. Elle est placée sous le vocable de Saint-Symphorien martyr de la fin du IIe siècle, et à la collation du chapitre des chanoines de la cathédrale d’Autun qui ont le droit de nommer le curé.  Elle fût dédiée primitivement à Sainte Hélène. C’ est le seul édifice qui ait échappé aux outrages du temps et aux destructions successives qui ont accompagné les guerres et les conflits.
L’église qui n’est autre que l’ancienne chapelle du château-fort disparu, est un monument de l’art roman bourguignon du XIIe siècle. Elle présente une nef unique suivie d’une travée de chœur portant le clocher et terminée par une abside* semi-circulaire. La décoration d’arcature de l’abside rappelle l’art bourguignon.

 L’église fut donnée entre 1150 et 1170 aux chanoines d’Autun par l’évêque Henri de Bourgogne en même temps que l’église de Génelard, Lugny et de Mont (près de Bourbon-Lancy). Elle fut unie en 1306 à la mense capitulaire* »
La présence de pilastres cannelés, n’est pas sans rappeler la décoration des piliers d’Autun…il n’est pas interdit de penser que les chanoines de la cathédrale ont voulu marquer leur domination sur la paroisse de Sanvignes.

Sur la petite place qui précédait le portail d’entrée, se traitaient les affaires concernant la communauté.

 3 Eglise Sanvignes 1910A l’époque romane, on bâtit avec les matériaux trouvés sur place, afin de diminuer le coût de la construction. L’église de Sanvignes est totalement bâtie dans un grès rose assez grossier. C’est-à-dire une pierre qui a été trouvée sur place. Il suffit, pour s’en convaincre, d’observer les affleurements de ce grès rose aux fondations de l’édifice et le long de la route qui longe l’église. Ce type de roche qui est difficile à travailler n’a pas permis un fort développement de la sculpture.
Néanmoins, l’observation attentive des chapiteaux de l’abside et du clocher, montre des formes dites « à feuilles d’eau » et « à crochets » qui indiquent, sans conteste, une période tardive dans le développement de l’art roman en Bourgogne du sud, voire même des formes presque gothiques de l’extrême fin du XIIIe siècle. Ainsi, l’église de Sanvignes s’inscrit comme une église qui marque la transition entre un art roman finissant mais qui mettra du temps à disparaître, et les formes nouvelles de l’art gothique qui se répand à profusion dans toute l’Europe occidentale.
L’église a été équipée d'un plafond à caisson, avec une effigie du Christ, ce qui ajoute à la nef un aspect de style Renaissance.
Fortement délabrée, d’importants travaux ont été entrepris en 1788, puis autour des années 1900. Ces reconstructions ont enlevé son cachet architectural primitif et pour ces raisons, cet édifice n’a pu être classé monument historique, à l’exception de son clocher. Une restauration vers 1950 a enrichi le chœur d’une mosaïque à l’effigie du Christ.

*Abside : Construction qui termine le chœur d'une église, soit par un hémicycle, soit par des pans coupés, soit par un mur plat.

*Mense Capitulaire : mise en communauté des églises de Sanvignes, de la Tagnière, d’Etang-sur-Arroux et de Laisy. (Cartulaire de l’Eglise d’Autun).

 

Sources : Ouvrage de Remy Gaudiaut " De Sine-vinea à SANVIGNES-LES-MINES"
Centre d'étude du Patrimoine

eglise vuehaut